Origine du nom

Si l’heure est au numérique et à la dématérialisation des contenus, on ne peut néanmoins dissocier ce patrimoine numérisé de son histoire et de sa constitution.

Aussi la date de 1886, qui correspond à l'inauguration du nouveau « palais des facultés » qu’occupera la faculté des sciences et des lettres, nous a-t-elle parue constituer le lien entre la réalité matérielle et architecturale de l’époque et la numérisation proposée aujourd’hui sur Internet.

« Le 17 janvier 1886, la faculté des lettres et des sciences est inaugurée en présence de René-Marie Goblet, ministre de l’Instruction publique, et de Louis Liard, l’artisan de la réforme institutionnelle de l’université ».
Musée archéologique sur le site patrimoine artistique

« Le « Palais des facultés » (aujourd’hui Musée d’Aquitaine) prend place dans les anciens couvents de la visitation et des Feuillants, où on avait auparavant transféré le tombeau de Montaigne. On y compte 21 professeurs, 123 étudiants et 9 disciplines enseignées. »

Zoom sur la bibliothèque universitaire

La bibliothèque universitaire de Bordeaux comprend alors cinq sections correspondant aux facultés de théologie, des sciences, des lettres, de droit et de médecine et pharmacie.

Les fonds littéraires, dans lesquels la bibliothèque universitaire de lettres de Bordeaux Montaigne trouve son origine, ainsi que les collections scientifiques constituaient alors la « section centrale de la bibliothèque universitaire, située au premier étage du nouveau bâtiment universitaire.

La bibliothèque lettres et science occupe alors 554 m² et propose 42 500 volumes.

Mais sitôt le bâtiment terminé, l'insuffisance des surfaces est dès 1887 dénoncée par Victor Mortet, bibliothécaire de la bibliothèque universitaire de Bordeaux :

« Mais à côté de ces avantages, il y a de graves inconvénients, qu'il faut bien reconnaître. D'abord la place dont on dispose pour les volumes est beaucoup trop restreinte, si l'on tient compte des accroissements futurs de la bibliothèque. Les rayons de la grande salle, placés bout à bout, ont environ un kilomètre de longueur ; et, comme en moyenne 1 mètre de rayon peut recevoir 25 à 30 volumes, il y a place pour à peu près 30.000 volumes ; en ajoutant les rayons disposés dans les salles accessoires, les dépôts et les couloirs, on arrive à un chiffre de 50.000 volumes environ. Or la section des lettres et sciences, qui a déjà près de 30.000 volumes, s'est accrue de 10.000 volumes pendant les six dernières années. On peut donc prévoir à assez courte échéance le jour où la place manquera dans les locaux actuels, et où l'on sera obligé d'aviser aux moyens d'agrandir la bibliothèque par de nouvelles annexes. »
V. Mortet, « Note sur la nouvelle installation de la bibliothèque universitaire de Bordeaux, section des sciences et des lettres », Revue internationale de l'enseignement, t. 13, janvier-juin 1887, p. 579.